La conservation des potentiels évolutifs

La conservation des potentiels évolutifs

Définition du concept

L’Anthropocène se caractérise par une accélération de l’extinction des espèces mais aussi par le fait qu’elle nous appelle à raisonner la conservation de la nature sur une nouvelle échelle temporelle. Il ne s’agit plus de considérer la « nature » comme un ensemble de ressources figées (y compris le « stock »  d’espèces) mais de repenser la nature comme un flux en perpétuel changement. La conservation de la nature doit donc conserver non pas une liste d’espèces à un instant donné mais les potentiels évolutifs de chaque populations sur le long terme .

La trajectoire que devrait prendre la conservation de la biodiversité à l’Anthropocène serait orientée vers le bien-être et la valeur adaptative (fitness) des humains et des non-humains donc vers une conservation centrée sur les potentiels évolutifs en visant le sauvage avec l’Humain (wildness) plutôt que la nature vierge sans Humain (wilderness). Il s’agit donc d’aller au-delà des services écologiques, très anthropocentrés, et de surmonter ces changements majeurs qui caractérisent l’Anthropocène (Fig. 3).

Figure 3 : Il existe différentes justifications et trajectoires pour la conservation de la biodiversité, associées à des défis pour les humains et non-humains, qui ont chacun leurs conséquences (Sarrazin & Lecomte 2016 Science).

Le cas du causse Méjean : vers un cas concret de conservation des potentiels évolutifs ?